La Terre, la Vie , et l'amour

"La Terre..."
Née au fin fond du Béarn, mes racines ont toujours été la terre, la campagne et la vie du Sud-Ouest.
Très proche de mes grands-parents agriculteurs, nous vivions en famille dans un petit village où rugby, plaisirs de la table et partage rythmaient les saisons.
Je me souviens des périodes phares de la vie paysanne qui rythmaient mon enfance : mon grand-père gavait lui-même ses “ canards gras ”, méthode un peu barbare en y repensant mais très vite oubliée à la première bouchée d'une bonne tranche de foie gras...
Les anecdotes maintes fois racontées du passe-temps favori de mon grand-père, père et oncles, la fameuse chasse à la palombe, me reviennent à l'esprit et me donnent le sourire : " Mais je t'avais dit de tirer à 1...2...3, et pas à 2 " !!!
Mes plus vives émotions étaient les jeux inter-quartiers organisés pour les fêtes de village traditionnelles : ces épreuves physiques d'affrontement "Jeux Béarnais " mettaient en scène les labeurs quotidiens des fermiers : jetée de bottes de paille, égrainage du maïs, sciage de bûches, course de vachette... Je revois mon Papi sur la fameuse épreuve du " tir à la corde ", il était en dernière position où on met les plus "costauds" : je savais, rien qu'à voir son œil déterminé, qu'il amènerait son équipe à la victoire...
Puis arrivait le traditionnel “ Pèle-Porc ”. Tous les villageois venaient prêter main forte à l'événement. Chacun connaissait son rôle qui lui était attribué, suivant son âge et son degré d'expérience. Par exemple, mon plus jeune oncle avait seulement le droit au début de tenir la queue la cochon...Une fois, mon Papi, qui avait présumé de ses forces, laissa échapper le pauvre cochon qui s'enfuit dans le champ de maïs voisin, au plus grand bonheur de tous les enfants du village. Mais malheureusement, son sort était scellé...
Se mettait alors en route le ballet bien rodé des techniques de transformation de la "Cochonaille" (le sang pour le boudin, les boyaux pour les saucisses, les oreilles, la queue, les pieds...), transmises de génération en génération !
Un grand repas festif bien mérité clôturait la journée. On célébrait le fait d'être réunis et on remerciait la nature de nous apporter de quoi nourrir notre famille toute l'année. Chacun y allait de son anecdote, de son expérience de la journée, tandis que jambons, saucisses et boudins séchaient dans la grange, que le pâté était mis en bocaux et stérilisé dans la grande lessiveuse. Et nous chantions, nous chantions ces chants traditionnels en patois béarnais qui racontent nos belles montagnes pyrénéennes...

"La Vie : des champs à la ville"

En grandissant, je m'étais mise à rêver d'autre chose, de vie palpitante, de rencontres enthousiasmantes, de culture, d'un métier passionnant qui me permettrait de ne plus me soucier de ma sécurité financière ! Grâce à mes parents, qui malgré leurs modestes moyens m'ont toujours soutenu, j'ai troqué mes bottes en caoutchouc pour des vêtements beaucoup plus modernes et je suis partie mon bac en poche vivre la grande vie en Ville : Tout d'abord Bordeaux où je passais 8 années exigeantes mais trépidantes de vie d'étudiante. Les multiples petits boulots d'été (serveuse, plongeuse, ménage...) m'ont vite permis de comprendre que je ne me résoudrais jamais à dépendre de chefs incompétents et peu scrupuleux.
Mon objectif de vie future commençait à se dessiner : je deviendrai tôt ou tard mon propre patron !
Diplômée d'une école d'ingénieur, j'arrivai sur Toulouse où je décrochai rapidement un poste d'ingénieur commerciale au sein d'un grand laboratoire pharmaceutique américain. J'y appris tous les rouages de la négociation commerciale, du markéting et de la communication. J'étais heureuse, au début, mon compte en banque se remplissait, je découvrais le monde au travers de séminaires d'entreprises somptueux, je partais en vacances au club med...
Puis les opportunités venant, je choisis d'être mutée sur Nice. Mari et enfant sous le bras, nous partîmes à la découverte d'une autre région que le Sud-Ouest : Provence Côte d'Azur, nous voilà...
A cette époque, mes racines campagnardes étaient loin de mes préoccupations, je ne revenais dans ma famille que pour Noël et les vacances d'été.
Des conditions de travail de plus en plus éloignées de mes valeurs, la vivacité économique de la Côte d'Azur et une rencontre déterminante avec mon voisin chef d'entreprise fit germer en moi la graine "indestructible" de l'entrepreneuriat. Je décidai alors de créer ma propre entreprise afin de faire ressortir le meilleur de moi-même autour de deux sujets qui me tenaient à cœur : " apporter de l'organisation et du bonheur aux gens, et le respect de l'environnement ". Je créai une " Conciergerie d'Entreprise" que je conduisis avec succès sur le chemin de la rentabilité, qui fût plusieurs fois primée pour son engagement dans le " Développement Durable ". C'est à cette époque que je pris l'habitude de dénicher des petits producteurs locaux de produits du terroir (foie gras, confit de canard, charcuterie artisanale...) afin de bien/ mieux nourrir mes clients de la Conciergerie.
Au sommet de sa gloire et étant consciente que je ne pourrais pas accompagner ma petite entreprise plus loin , j'acceptai une proposition de rachat par un groupe leader sur le marché de la Conciergerie.
Rapidement, mon expérience réussie dans la création et le développement d'une entreprise fit que je fus appelée à l'aide par des entrepreneurs en difficulté. J'endossai avec grand plaisir ma cape de Zorro, pris le titre de
" Manager de Transition " et volais au secours d'entreprises en détresse.
Je me rapprochais de plus en plus de ce que j'appelle "Ma Mission de Vie", je sentais que je trouvais petit à petit ma vraie place dans le monde professionnel.
"PÂTÉ mon amour..."
L’ Amour et l’Amitié sont des valeurs très importantes pour moi. Avec mes "vieilles" copines de toujours, nous avons toujours conservé un rituel incontournable : celui de nous réunir une fois par an dans la maison familiale de l’une d’elles, au fin fond du Médoc. Le programme ? Pas de programme, c'est le Concept !
Les mêmes activités reviennent chaque année : désherber le jardin, ramasser des prunes et faire de la confiture, récolter les légumes du potager et faire de la ratatouille que l'on stérilise dans la vieille lessiveuse des grands-parents, faire des batailles au jet d'eau qui vient du puits (glaciale), boire du bon vin local et… Manger du Pâté. Et quel pâté ! Celui du grand-père de Joana, consacré à son époque " Meilleur Ouvrier de France ", boucher/charcutier de profession. De son vieux carnet de recettes, mon amie fabrique chaque année le célèbre pâté de son grand-père dans la vieille grange.
L'expérience mystique a commencé une fin de journée brûlante comme il en existe dans le Sud-Ouest en plein mois d'août, nous nous préparions à entamer notre activité favorite des vacances: l'apéro !
Mon amie alla chercher un bocal recouvert de poussière dans le "cuvier" (nom argotique donné à la grange). On dû se mettre à trois pour venir à bout de ce fichu caoutchouc orange qui scelle les bocaux de conserve. Dès l'ouverture du bocal, les premières effluves vinrent chatouiller nos narines : une merveille !
Le Pâté de son Papi trônait en plein milieu de la table, un couteau planté dans sa chair gourmande, des tranches de pain frais sur une planche en bois… Les mouvements s’animaient : les enfants affamés courraient les premiers pour se servir de généreuses rations avant de s’écrier « mmm c’est cro bon ! ». Puis rapidement, les adultes écartaient la marmaille galvanisée, avant de planter, trancher, tartiner, croquer et partager à leur tour.
Plus qu’un ballet, déguster ce pâté racontait un poème ; il donnait le sourire et rendait heureux ! Il procurait tant de plaisir qu’on finissait par racler le fond du bocal d’un air perplexe ; Joana comprenait qu’on n’en resterait pas là, elle filait en chercher un autre !!!
Ce moment me replongea dans les souvenirs de mon propre papi Justin, de son cochon, du bonheur de ces moments familiaux partagés en pleine campagne. J'ai su à ce moment là que je m'étais trop éloignée de mes racines et de ce qu'était l'essence même de ma vie.
J’ai su que je ne voulais pas laisser mourir ces recettes d’autrefois que j’aimais tant ; il fallait que je sache les refaire, que je les partage, que je les fasse connaître au monde entier, comme elles étaient à l'époque, naturelles et saines...

"Mademoiselle ENVOIE DU PÂTÉ..."
C'est décidé : je veux nourrir les gens avec des bons produits du Terroir, mettre les saisons dans les bocaux pour que les produits se gardent, je veux vivre autrement en faisant du bien au cœur et au corps!
Après l'idée poétique et la conviction qu'elle répond bien à un besoin du consommateur, c'est l'aventure entrepreneuriale qui commence.
Je décide de démarrer par le produit le plus empreint de souvenirs pour moi: " Le Pâté de mon Papi " !
Mon Grand-Père m'appelait souvent " Mademoiselle ", le nom de " Mademoiselle ENVOIE DU PÂTÉ " s'imposa de lui-même. C'est un nom de marque fort, qui se retient, et qui donne le sourire...
Puis vinrent toutes les étapes de la création d'Entreprise, dans le monde de l'agro-alimentaire ultra normé que je découvrais...
Sélection très sérieuse des matières premières et des fournisseurs, tests de recettes pour qu'elles s'approchent le plus possible de l'originale, tests pour répondre à toutes les normes qualité de l'hygiène sanitaire, sélection du packaging, marketing, commercial, communication, comptabilité, rentabilité...
Je pense à mon Papi, ça m'aide dans les moments difficiles.
Mademoiselle ENVOIE DU PÂTÉ est lancée...
La suite, c'est avec vous que j'aimerais l'écrire ! Mon idée est de fédérer un collectif de personnes qui aiment s'asseoir en famille ou entre amis autour d'une même table, celles qui revendiquent l'authenticité des produits comme ceux que j'aime manger, comme ceux que je défends.
A moyen terme, pour diversifier la gamme, je cuisinerai pour vous d'autres recettes, empruntées à ma famille, à la mère de ma meilleure amie, à la mamie Jeanette...
Vos avis, vos remarques, votre aide à faire connaitre la marque me seront très précieux!
Mon rêve est de mettre le Terroir, la Vie et l'Amour en bocaux et d'y puiser inlassablement le goût authentique des bonnes choses...